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Live Report du concert des Fatals Picards, Giedré et Petite Gueule à Le Transbordeur à Lyon-Villeurbanne le samedi 23 avril 2022.

Live Report du concert des Fatals Picards, Giedré et Petite Gueule à Le Transbordeur à Lyon-Villeurbanne le samedi 23 avril 2022.

Un concert signé Mediatonehttps://www.facebook.com/MEDIATONE/

Lien Evénement : https://www.facebook.com/events/3657029234396466/

Après mes précédentes virées punks au CCO, me voici de retour au Transbordeur où nos amis de Mediatone nous ont concocté une belle affiche sous forme triptyque avec des pointures pratiquant chacune un style bien distinct. Cela dit, ce sera une soirée marathon car maintenant le Transbo officie dans la soirée privée d’après match où la techno, les fringues de mauvais gout et le GHB prennent le pas sur le reste, alors je ne vous raconte même pas à la vitesse où il faut dégager. Ah il ne faut pas se trouver aux chiottes, c’est des coups à repartir le futal aux chevilles au risque de se casser la gueule. Mais où donc est passé ce bon vieux temps lorsque les choses semblaient encore normales, ou à dimension humaine ?

Bref, comme je vous le disais c’est le plateau marathon où la « perte de temps » n’est plus de mise. Tout le monde va devoir la jouer serré et ça trépigne déjà en coulisses avec Petite Gueule qui est déjà dans les starting blocs. Giedré n’est pas loin derrière car vu sa tenue de scène il lui faudra presque la durée du set de Petite Gueule pour arriver à fermer tous les boutons de sa magnifique robe bleue. Il n’y a que les Fatals Picards qui sont en free wheel. Toutefois je m’inquiète un peu car Bobor a balancé la techno à fond la caisse dans les loges et entame une chorégraphie résolument étrange autant que moderne avec Paul. Là je me dis, pourvu que ce spectacle intimiste ne déborde pas jusque sur la scène tellement ils sont chauds.

Sans plus attendre, c’est l’excellente surprise de ce plateau qui démarre comme une bombe. Au départ Petite Gueule n’était pas prévue sur cette affiche, mais grâce à notre ami Jean-Marc Sauvagnargues, il a réussi à prouver à tout le monde que ça ne mangeait pas de pain de la rajouter au programme et que pour sa carrière elle en avait plus besoin que quiconque.

Petite Gueule, l’enfant prodige de Montreuil de son vrai nom Manon Gilbert est une jeune femme totalement hors du commun. Même les centrales nucléaires du Bugey et du Tricastin ne possèdent pas autant d’énergie à elles deux que Manon toute seule. Manon aka Petite Gueule est une tornade force cinq qui emporte tout sur son passage, en plus d’être une sorte de vortex hallucinant, c’est une vraie pile radioactive. A peine elle débaroule sur scène et déjà ça bouge dans tous les sens. Elle balance une sorte de rap fusion qui pourrait être un crossover entre le raga, le slam avec un vrai groove à la Mac Miller.

Il ne faut pas se méprendre sur Manon. Elle n’est pas tombée comme ça de la planète Saturne. Le spectacle dans tous les sens du terme c’est son métier. Elle est musicienne, c’est d’ailleurs une excellente pianiste entre autre, elle est comédienne (Théâtre), elle est actrice (séries Télé etc.), tout, elle sait absolument tout faire et en plus avec talent et humilité. Cette jeune artiste est un véritable OVNI, elle possède vraiment quelque chose d’une surdouée, elle est vraiment incroyable. J’ignore si elle pensait que son projet « Petite Gueule » prendrait une telle ampleur. Peut-être l’a-t-elle fait au départ pour avant tout s’amuser et essayer de changer un peu de registre, en tous cas le résultat est bien là, ce n’est pas un succès, c’est un véritable triomphe.

Elle nous a retourné un Transbordeur rempli ras la gueule en moins de cinq minutes avec un public totalement conquis. J’ignore si Manon avait déjà joué dans une salle si importante et aussi surpeuplée, mais j’avoue que pour le coup elle a fait un véritable carton. Il faut dire qu’elle possède un don inné pour charmer toute la populace qui l’entoure. Manon est un petit bout de nana au sourire angélique qui vous capture dans sa sphère et ne vous lâche plus. Beaucoup de ses titres sont explosifs et pas toujours forcément drôles. Elle joue beaucoup sur le tragique avec toujours des textes magnifiquement écrits et débités avec un flow qui vous laisse sans voix. Autant par moments elle n’hésite pas à faire le clown, tandis qu’à d’autres on frise la transe.

Manon est une véritable poète urbaine, elle possède une maîtrise parfaite de la langue française et ses mots cognent comme le ressac sur des falaises en plein Atlantique nord. Chaque vers de sa poésie te touche en plein cœur et te secoue les neurones telle une décharge électrique. De plus, l’énergie qu’elle déploie sur scène est résolument démentielle. On ne peut pas dire qu’elle possède un grand gabarit et pourtant elle est partout à la fois et occupe toute la scène à une vitesse folle. C’est vraiment impressionnant. Je me suis dit si ça continue comme ça on va être obligés de la foutre sous oxygène avant la fin de son set. Mais non, le zébulon tient bon et Manon nous plie une véritable séance de sport en même temps que son show.

Alors bien sûr, il ne faut surtout pas faire l’impasse sur le côté clown de Manon qui maîtrise le sujet comme si elle avait fait l’école du cirque. Les grimaces, les attitudes, les petits objets qu’elle conserve précieusement dans sa sacoche banane qu’elle porte constamment sur elle et qui aident à animer des situations de moqueries et de plagias sont autant de choses hyper drôles qu’elle fait passer avec une aisance déconcertante. Manon communie totalement avec le public et croyez moi le courant passait tellement fort que j’ai bien cru que j’allais finir électrocuté.

A la fin de son set, Manon fait éteindre la salle et demande au public d’allumer la fonction torche de leurs portables. Une véritable magie s’opère et tout le Transbordeur est illuminé telles des étoiles dans la nuit.

C’est un final absolument magnifique pour un set tout à fait hors norme. Petite Gueule a le sens du spectacle comme personne, elle est absolument bluffante. Ce qu’elle offre au public dépasse largement le stade du spectacle, cela tient carrément du génie. Je suis impatient qu’elle revienne, mais cette fois-ci en tête d’affiche car j’estime qu’après ce qu’elle a envoyé, elle n’a plus rien à prouver à personne. La môme de Montreuil est une étoile montante, elle possède toutes les qualités pour devenir un pilier de la scène française tout simplement parce que ce qu’elle a à dire, c’est magique et beau.

Je vous invite à retrouver d’urgence toute l’actualité musicale de Manon aka Petite Gueule via les liens de ses sites officiels que je vous laisse ci-dessous.

Facebook : https://www.facebook.com/PetiteGueuleGronde

Youtube :https://www.youtube.com/channel/UCuRytsgy5kAt2WM1VM85HvQ

Décidément ce soir, c’est le plateau des artistes singuliers et corrosifs qui nous trainent bien loin des sentiers battus et surtout comme dirait notre ami Brassens en passant par les chemins qui ne mènent pas à Rome. Dans les coulisses se prépare à monter sur scène une jeune femme carrément hors du commun avec ce qu’il faut d’acide sulfurique pour faire fondre la scène du Transbordeur. Quelque minute avant le coup de feu, nous étions encore en pleine galère avec ce maudit bouton du haut qui refusait de fermer le col. Ma chère Giedré, il faut désormais prendre les choses en main et agrandir ces foutues boutonnières sinon ce col risque de vous serrer le kiki encore un bon moment.

Giedré est une jeune femme extraordinaire. Elle est drôle, elle est gracieuse et hyper agréable, son sourire est une arme de destruction massive. De plus elle possède beaucoup de classe et d’élégance. Sa magnifique robe bleue qui fait un poil princesse la met en valeur à merveille, tant et si bien que l’on dirait presque qu’elle est née avec. Sur ce, la charmante Giedré prend la direction de la scène où une magnifique estrade l’attend, suffisamment haute pour dominer toute la salle. A la réaction du public, on sent que la belle était farouchement attendue. Sur cette estrade tout à fait singulière se trouve son piano recouvert d’une magnifique étoffe rouge de type velours côtelé orné de broderies dorées avec au centre un énorme kiki pailleté or qui achève la déco digne d’un décor de maison de poupée au cœur d’un décor féérique. Entre la tenue de scène de Giedré et ses boucles d’oreilles cerise, l’harmonie est parfaite et le déluge de vitriol peut désormais commencer.

Giedré n’impose pas à son public du grand art musical avec des envolées de nappes de soliste au piano. Giebré fait  simplement du Giedré avec sa propre patte sonore car c’est ce que le public attend et c’est avant tout ce qu’il aime. De sa voix un brin enfantine elle vous balance des textes vénéneux où tout le monde en prend pour son grade. Elle ne lésine pas sur les mots car elle n’en n’a pas peur, surtout si c’est extrêmement grossier. J’avoue que prononcés par elle, ces mots ont un certain charme ou un charme certain, à vous de voir. Sa musique est toute simple car elle ressemble à des comptines et sont charpentées comme des chansons pour enfants. Par contre ses textes ne sont pas rédigés à l’encre mais bien à l’aide d’un mélange d’acide sulfurique et de divers poisons ajoutés ça et là.

Giedré possède et maîtrise parfaitement l’art de l’écriture. Ses textes sont tellement corrosifs qu’il ne faut pas mettre les mains dessus, ça pourrait sévèrement vous brûler. Quoi qu’il en soit elle y va de bon cœur et enchaîne les titres puisés au cœur de son répertoire particulièrement riche. Depuis 2009 où Giedré a véritablement démarré sa carrière, la jeune chanteuse d’origine lituanienne possède déjà 10 albums studios au compteur, ce qui fait d’elle une artiste particulièrement prolifique. Après tout ce cirque de pandémie, de confinement, de masques et vaccins en tout genre on peut considérer que son dernier album « Chansons Romantiques Au Piano (CRAP) » sorti en 2021 est absolument tout neuf et contient quelques petites merveilles du genre. Déjà rien que le « CRAP » devrait vous mettre la puce à l’oreille, du moins pour les anglophones uniquement, les autres, laissez tomber on verra plus tard.

Mais attention, Giedré n’est pas venue tout à fait seule. Son musicien du soir qu’elle a surnommé Sandrine est sapé comme un randonneur du dimanche qui se serait perdu dans le Forez croyant se trouver dans la Vanoise. L’excentrique randonneur Sandrine va donc accompagner Giedré sur plusieurs titres à l’aide de divers instruments dont il joue plus ou moins bien. Bon, je préfère le dire cash, le kazoo ce n’était pas utile, c’était une véritable horreur. Les mecs qui jouaient dans les Jug Bands ont dû se retourner dans leurs tombes. Nous allons également le retrouver à la gratte, aux percussions et au piano. Du coup le set de Giedré prend un grand coup de fouet avec ce virage beaucoup plus punchy. Cet accompagnement impromptu dynamise le répertoire de Giedré et apporte une déferlante rythmique au duo. Le public bouge, bon ok ce n’est pas non plus du mosh pit digne d’un concert de Terror, mais dans la fosse ça envoie bien quand même.

Giédré conteuse, Giedré moqueuse, Giedré malicieuse, Giedré rockeuse, nous aurons eu la chance de bénéficier de son talent sous multiples facettes. Très franchement, cette nana est une véritable show girl qui en a vraiment sous la semelle et je crois que nous sommes encore loin d’avoir tout vu quand on regarde son jeune âge et son potentiel. Merci Giedré, ce fut un réel plaisir de vous avoir au Transbordeur, revenez quand vous voulez, on laisse la porte du fond ouverte au cas où.

Je vous invite à retrouver l’actualité musicale très riche et très dense de Giedré via les liens de ses sites officiels que je vous laisse ci-dessous.

Facebook : https://www.facebook.com/Giedrelalala

Site Officiel : https://www.giedre.fr/clips-videos-1

Les voici, les voilà, ils sont la tête d’affiche incontournable de ce soir. Une fois de plus ils ont réussi à remplir le Transbordeur ras la gueule comme toujours, mesdames, messieurs, ce sont Les Fatals Picards made in désormais toute la France. Comme d’habitude ils sont venus de loin pour faire saigner les  amplis et les façades avec en bannière un tout nouvel album intitulé « Le Syndrome De Göteborg » qui n’est toujours pas physiquement sorti au grand désespoir des fans et autres ululeurs. Alors bien sûr, le set sera composé entre autre de nouvelles chansons que le public connait déjà par cœur tellement elles sont rodées et cela depuis un bon moment.

C’est donc parti pour un set de fou furieux avec des Fatals Picards carrément à bloc qui ont décidé d’être plus percutants que jamais et de mettre le paquet. Je pense que c’est de loin le meilleur concert des Fatals Picards au Transbordeur qui surpasse même celui de 2014 qui avait été enregistré afin de donner naissance à un DVD aujourd’hui incontournable. Je dois avouer que tout était absolument excellent avec des conditions optimales pour réussir un set d’anthologie. Le son était génial, les lights absolument parfaites, tout était au rendez-vous pour que l’ensemble soit absolument détonnant.

A un tel niveau, je pense que c’est Bernard Lavilliers à jeun qui a dû orchestrer le tout d’une main de maître car le résultat frisait la perfection. Bien évidement si l’humour fait partie intégrante des concerts des Fatals Picards, surtout l’humour noir en plus des vacheries qu’ils se plaisent à s’envoyer constamment à la tronche des uns et des autres, il n’en reste pas moins que le groupe est avant tout une formation particulièrement engagée avec à la clef un méchant punk rock de gauche si ce n’est par moment carrément de l’anarcho punk. Les Fatals Picards ne lésinent pas sur les mots, ni sur le verbe et beaucoup de textes sont carrément cinglants où cela baigne résolument dans le vitriol. Enormément de titres sont totalement dénonciateurs et le groupe n’hésite pas à s’attaquer aux oligarques pourris jusqu’à la moelle qui vendent sans scrupule aux enchères le désespoir des minorités spoliées et exploitées qui s’enfoncent chaque jour un peu plus dans les difficultés du quotidien, autrement dit dans la misère.

Oui, les Fatals Picards revendiquent et le font à travers leur musique éclectique au carrefour de tant de rythmes différents qui nous baladent dans bien des parties du monde. Toutefois l’empreinte sonore du concert de ce soir est plutôt tendance hard avec des Fatals Picards déchainés qui ne vont relâcher l’accélérateur que pour des titres comme «Morflé » ou « Mon Père Etait Tellement De Gauche » qui reste l’éternel moment de gloire de Jean-Marc à chaque concert. Quelque part, cela donne le temps à Paul de récupérer un court moment car il s’est tellement démené qu’on aurait dit qu’il avait traversé à pieds l’intégralité de Manchester un soir de pluie, c’est vous dire dans quel état il était.

Si une fois de plus Laurent fut un excellent meneur de jeu entre son humour acide et son jeu de guitare incomparable, l’un de ceux qui fut particulièrement impressionnant ce soir, c’est Yves. A mon avis, il devait bien sentir la soirée et du coup il a carrément lâché les chiens. Très souvent en bord de scène, il va faire le show d’un bout à l’autre du concert en mode guitar hero, un rôle qui lui correspond assez bien. Force quand même est de constater que ça cinglait méchant dans les façades et qu’ils ont tous été bons comme à l’accoutumée. L’ensemble du set a été superbement mené car nous avons assisté à ce qui ressemble à un panorama de leur carrière plutôt qu’à un concert uniquement axé sur leur dernier album. Du coup le public a eu droit à tout ce qu’il aime ou presque avec quand même un gros set d’une vingtaine de titres.

Je vous invite à retrouver toute l’actualité musicale des Fatals Picards ainsi que toutes leurs dates de tournée qui s’échelonnent sur l’année avec déjà celles à venir en suivant les liens de leurs sites officiels que je vous laisse ci-dessous.

Facebook : https://www.facebook.com/FatalsPicards

Site Officiel : https://www.fatalspicards.com/

Youtube : https://www.youtube.com/c/LaPetiteTvdesFatals/videos

RETROUVEZ TOUTE LA GALERIE PHOTO OFFICIELLE DU CONCERT VIA LE LIEN CI-DESSOUS :

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.5028551363940060&type=3

Feedback Music remercie chaleureusement les Fatals Picards qui l’ont invité sur cette date absolument monumentale. Merci également à Mediatone et à toute son équipe. Un immense merci à Giedré et à Petite Gueule pour leur talent et leur grande gentillesse et bien entendu, merci au Transbordeur et à toute son équipe de techniciens pour leur accueil. Un grand « merci » également à la sécurité pour les expulsions manu militari de la salle. Si Saxon revient jouer au Transbo, ils pourront reprendre en chœur : « Stop! Get out! We are the strong arm of the law! ».

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