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Live Report du concert de Wiegedood et Atomic Trip le mardi 31 mai 2022 au Warmaudio à Lyon-Décines.

Live Report du concert de Wiegedood et Atomic Trip le mardi 31 mai 2022 au Warmaudio à Lyon-Décines

Un concert organisé par le Warmaudiohttps://www.facebook.com/warmaudio.decines/

Lien évènement : https://www.facebook.com/events/907856353209055/

La nuit tombe… Non cela n’a strictement rien à voir avec le chef d’œuvre du roman noir de David Goodis, il s’agit simplement de nos amis d’Atomic Trip qui vont entrer en scène. Il faut dire qu’avec l’affiche qui se trame ce soir au Warmaudio, nous risquons de ne pas beaucoup voir la lumière. Entre du doom metal on ne peut plus obscur et le black metal sauvage et atypique de Wiegedood, la dominante ne prend pas le chemin de la clarté. Ma foi, il faut bien que l’ambiance soit en adéquation avec les thèmes proposés et puis niveau économie d’énergie, le Warmaudio en sort gagnant. Par conséquent, tout le monde y trouve son compte excepté le photographe qui va galérer à mort pour essayer de sortir des clichés potables de toute cette obscurité.

C’est donc avec un double « Strike » qu’Atomic Trip est arrivé à sortir du lot et à pleinement réussir son pari. Je pense très sincèrement qu’au début de cette histoire, nous avons tout de même été nombreux à imaginer qu’ils faisaient ça pour le fun alors que nous étions loin de penser que cela prendrait une telle ampleur. A mon humble avis, c’est souvent comme ça que naissent les projets les plus sérieux.

La toute première version de « Strike #1 » qui était sortie dans un tirage limité avec des pochettes colorées faites maison s’est rapidement transformée en une véritable édition professionnelle avec un bel artwork que ce soit en version CD ou en version vinyle. Quant à « Strike #2 », le second album, Atomic Trip n’a pas cherché midi à quatorze heures et à directement sorti cet opus sous une édition professionnalisée sans passer cette fois-ci par des jaquettes faites à la main avec de nouveau un bel artwork et une impression vinyle et CD. Cela représente déjà un bel outillage de départ sans compter tout le merchandising du genre conséquent et varié qu’ils n’ont pas hésité à sortir pour faire plaisir à leur public.

Désormais nous attendons avec force leur troisième opus qui devrait logiquement s’intituler « Strike #3 ». Cet album devrait selon toute vraisemblance être un véritable bloc de fonte d’une densité absolue. Personnellement j’attends de leur part un opus plus violent et encore plus affirmé. En attendant à Lyon, Atomic Trip sont les maîtres incontestés et incontestables  du doom metal de l’extrême aussi sombre que surpuissant à la sauce fuzz totalement écrasante. En live, Atomic Trip ne te laisse jamais indemne. Leur son évolue sans cesse et la formation ne change pas de line up et encore moins de prisme. Avec eux il n’y a ni morbidité, ni réelle noirceur et encore moins de violence. Leur musique est entièrement axée sur la puissance et quand je parle de puissance, je parle d’un niveau sonore ultra borderline et saturé à l’extrême, de quoi vous descendre tous les plâtres des murs.

La véritable énergie d’Atomic Trip se trouve dans la régularité et la puissance que chaque instrument développe au cours de leur set. Leur force est dans la complémentarité et chaque musicien s’isole dans sa sphère déroulant son inspiration à la puissance maximale. Atomic Trip est un trio parfait où chaque musicien s’exprime avec intensité tout au long du set. Ils ne semblent jamais chercher la complicité mais plutôt l’harmonie parfaite au cœur d’une immense nappe sonore qui est leur mode de communication entre eux. Ce n’est pas le genre de formation interactive où le partage d’émotion doit impérativement passer avec le public.

Un set d’Atomic Trip est un voyage que l’on doit faire seul au cœur de l’obscurité. Il appartient à chacun de se l’approprier et de se laisser absorber par cette déferlante sonore à la fois ténébreuse et écrasante afin d’y trouver l’émotion que l’on est venus chercher. De temps à autre comme des phares dans la nuit qui te ramènent à l’urgence de la réalité, des coups de stroboscope ou de gyrophare incendient la scène puis tout replonge dans un océan de flots noirs et de ténèbres, des flots de watts et des déferlantes sombres et extrêmes dont Atomic Trip se nourrit tel un bateau ivre où il reste juste à savoir lorsque la dernière note tombe si ce set tel un fleuve impassible t’a conduit où tu voulais.

Je vous invite à retrouver toute l’actualité musicale des lyonnais d’Atomic Trip grâce aux liens de leurs sites officiels que je vous laisse ci-dessous.

Facebook : https://www.facebook.com/atomictripdoom

Bandcamp : https://atomictrip.bandcamp.com/

Nous allons maintenant nous frotter à quelque chose de sévère et le qualificatif  me semble un peu faible. Non pas qu’Atomic Trip soit du menu fretin, loin de là, mais dans le cas présent nous basculons dans un tout autre univers où l’obscurité ne porte plus de nom. Wiegedood est un combo aussi surprenant qu’improbable dont la limpidité ressemble aux ex charbonnages des Midlands et la joie de vivre à la ville de Charlerois. Ne cherchez pas plus loin, la formation flamande appartient sans conteste au cercle de la Church Of Ra. On retrouve parmi le line up de Wiegedood trois membres d’Oathbreaker dont deux ex membres d’Amenra. Nul besoin de vous faire de dessin, quand on a fait le tour du propriétaire on sait théoriquement quelle porte on pousse.

Tel que se défini Wiegedood en français dans le texte, ils n’y vont pas par quatre chemins. Cela signifie textuellement la mort subite du nouveau né. Le ton est donc donné car cette définition aussi glaçante qu’énigmatique pointe un état d’esprit qui pourrait relier la naissance à une mort brutale quasi immédiate ou au contraire une purification dans la mort pour une renaissance réelle avant toute salissure de l’âme par le mal. Je sais que ce concept que j’essaye inutilement de développer parait un peu métaphysique et  un poil capillotracté mais avec les acteurs de la Church Of Ra il faut se méfier car c’est soit nous n’entravons absolument rien à ce qu’ils pensent soit les choses sont beaucoup plus simples que nous pouvons l’imaginer.

Quoi qu’il en soit, à l’image de son nom, la formation flamande pratique une musique particulièrement violente et incisive. Wiegedood pratique un post black metal d’un genre féroce plutôt qu’un black metal purement atmosphérique. Cette ambiance pleine de noirceur émerge avec la sortie de ce quatrième album « There’s Always Blood At The End Of The Road » sorti en 2022. Ce dernier opus tranche totalement avec les trois précédents sortis sous une forme de triptyque intitulé « De Doden Hebben Het Goed » du premier au troisième. Cet opus au titre interminable est aussi cruel que violent et ne laisse aucun répit à l’auditoire. Quant à son interprétation sur scène, c’est encore pire, elle est littéralement suffocante avec un son hyper raw qui renvoie au-delà du stade de l’urgence.

Leur set est résolument oppressant avec des titres vertigineux expédiés à un rythme hallucinant. L’une des grandes forces de leur musique est d’avoir su piocher leur savoir faire au sein de nombreux répertoires. C’est cela qui façonne avant tout leur son tout à fait unique. Ainsi, l’essence de la world music qui règne sur le continent asiatique est un peu le ciment des compositions de Wiegedood. En effet, nous en occident nous utilisons principalement les bases  de la musique africaine ou l’accord est privilégié que ce soit dans le rock, le metal, le blues ou autre musique contemporaine. Au moyen orient et sur le reste du continent asiatique, la musique est avant tout basée sur les lignes mélodiques. C’est justement ce que fait le guitariste et vocaliste de Wiegedood qui ne joue principalement que des lignes mélodiques.

Levy Seynaeve utilise également en permanence le chant diphonique dont les racines se trouvent dans le folklore sibérien, dans celui des hauts plateaux de l’Altaï et bien évidement en Mongolie, même si le Tibet n’échappe pas à la règle, mais sous une forme très différente. Cela apporte à l’ensemble un véritable effet hypnotique autant que chamanique. C’est ainsi que l’on comprend beaucoup mieux le cheminement musical de Wiegedood et son appartenance à la mythique Church Of Ra. Au sein de ce cercle si particulier, Amenra à su s’entourer d’une pléiade d’artistes aussi underground que créatifs où l’on flirte souvent avec l’expérimental mais toujours avec talent.

Avec Wiegedood inutile de se poser des questions métaphysiques, tu trouveras simplement ce que tu es venu chercher en apportant simplement ta présence pour vibrer avec eux jusqu’à la transe. Il n’y a rien de complexe dans tout cela, c’est une base d’énergie interactive où absolument tout te renvoie à toi-même. C’est à la fois un  souffle de vie, de mort et de perpétuelle renaissance. Alors soit tu prends ou soit tu laisses, mais de toute manière leur post black totalement extrême te laissera sur le carreau.

Je vous invite à suivre toute l’intensité de l’actualité musicale des flamands de Wiegedood grâce aux liens de leurs sites officiels que je vous laisse ci-dessous.

Facebook : https://www.facebook.com/wiegedood

Site Officiel : https://www.wiegedood.com/videos-1

Bandcamp : https://wiegedood.bandcamp.com/

RETROUVEZ TOUTE LA GALERIE PHOTO OFFICIELLE DU CONCERT VIA LE LIEN CI-DESSOUS :

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.5170814256380436&type=3

Feedback Music remercie chaleureusement les amis du Warmaudio ainsi que toute leur équipe pour l’avoir convié à assister à ce concert obscur au sens propre comme au figuré. Toutefois, une fois de plus le choix des groupes étaient excellents ce qui me donne l’occasion de remercier Atomic Trip et les flamands de Wiegedood qui nous ont envoyé dans les chailles deux sets absolument monumentaux.

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